« Le
karaté est comme l'eau chaude, si vous ne lui apportez pas de la chaleur
constante, elle refroidira. », dixit Gichin Funakoshi, fondateur de la
discipline.
Au
dojo de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, les combattants mettent touts
les atouts de leur côté. Entre endurance, vivacité et détermination, rien n’est
resté en rade pour s’adapter aux critères requis pour la pratique du Karaté.
Des cris stridents et des bruits de pieds
tapant sur un Tatami émanent du rez–de-chaussée du pavillon A de l’Université
Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). On est un jeudi et il est 19 heures. C’est
l’heure de la séance des entrainements pour les pratiquants d’arts martiaux en
particulier le karaté. Une grande salle se trouvant juste derrière le terrain
de Tennis de l’Ucad est utilisée comme dojo. Dés votre entrée, une odeur de
sueur vous chatoie les narines. Des gouttes de sueur dégoulinent du front des
combattants et viennent atterrir sur le tatami, témoignant de l’intensité de
l’épreuve.
La
section karaté du Dakar Université Club(Duc) plus connue sous le nom de Duc
karaté a été créé vers les années 1980.Elle occupe le dojo dans toutes ces deux
parties le mardi, le jeudi et le samedi. Les autres jours, le dojo est occupé
par le Kung Fu et l’Aïkido. La première accueille les combattants les
combattants les plus gradés. La seconde est réservée aux récents adhérents. Ces
deux parties possèdent un tatami et sont séparées par un mur avec une
possibilité d’accès, via deux portes : l’une est située à l’extrémité
gauche et l’autre, à l’extrémité droite. Des toilettes se trouvent également à
l’intérieur du dojo.
Chaque
combattant, en plus de son kimono et de sa ceinture bien nouée autour des reins,
est muni de gants de boxe, de protège-tibias et pieds et de protège-dents.
Cela pour se parer des coups reçus de l’adversaire durant le combat, où
s’entremêlent coups de poings et coups de pieds. Les combattants poussent des
cris après avoir atteint leurs adversaires.
« Je
pratique l’art martial depuis le bas âge. C’est quelque chose qui est venu
naturellement en moi parce que mon père était un karatéka. C’est en quelque
sorte, une affaire de famille »déclare Birama Gueye, sourire
aux lèvres, un peu essoufflé, le kimono mouillé par la sueur au niveau de la poitrine
et du dos. Selon lui, cette pratique est d’un apport
considérable « Du point de vue social, cela nous permet d’avoir des
contacts et des amis. De ce côté, on y gagne quelque chose.»
Quant
à Mouhamed Diagne de taille courte et trapu, étudiant en Master 2 en banque finances
et qui est en train d’écrire son mémoire, la pratique de l’art martial a
toujours été une passion pour lui « C’est un sport qui me plaît, car,
j’avais l’habitude de partir au dojo pour regarder les pratiquants. Je l’ai
démarré à Ngaye Mekhe par l’intermédiaire d’un ami »
Pour
évaluer ces combattants, la Duc Karaté participe aux compétitions organisées
sur l’étendue du territoire national. Ces derniers se font remarquer de fort
belle manière. Parfois, ils sont choisis pour défendre les couleurs nationales
sur le plan régional voire international.
C’est
le cas de Mouhamed Diagne et de Birama Gueye. Le premier a été deux fois
champion du Sénégal, en individuel, trois fois champion du Sénégal par équipe
et demi-finaliste en équipe au dernier championnat d’Afrique. Le second a
participé à des compétitions régionales, nationales et internationales :
double participation au championnat d’Afrique avec l’obtention d’une médaille
de bronze et une participation au championnat du monde.
Avec
une telle efficacité sur le tatami, les combattants du Duc karaté composent la
majorité de l’équipe nationale du Sénégal. Ce que confirme Tamsir Niasse, secrétaire général du Duc
Karaté, de taille moyenne, vêtu d’une veste marron en cuir sous un t-shirt gris
et d’un pantalon jean « L’ensemble des membres de l’équipe nationale
en Kimité comme en Kata(techniques de combat) est composé en majorité des
combattants du Duc. »
Tamsir
Niasse secrétaire ne tarit pas d’éloge pour cette structure qu’il
gère «Depuis 2007, le Duc a perdu que deux fois (2009 et 2014) les
championnats du Sénégal qui sont les plus grands trophées au niveau
national. »Sans oublier les championnats régionaux, les inter-ligues que
sa structure a raflées à plusieurs reprises.
Concernant
la mensualité à verser, le secrétaire général du Duc karaté
affirme « c’est un club universitaire, il ya pas de mensualité, il y
a juste l’inscription qui s’élève à 10.000.De cette somme sont tirés
l’assurance du combat, son inscription et les frais de participation aux
compétitions.»
Cependant,
les combattants du Duc karaté parmi lesquels plusieurs champions regrettent
beaucoup le fait qu’ils sont t’obligés de s’entrainer les mardis et les jeudis.
Ils voudraient avoir la possibilité de s’entrainer tous les jours pour
maintenir leur forme et continuer à honorer les couleurs nationales à l’extérieur.
Les
étudiants constituent la majorité de l’effectif des pratiquants qui composent
le Duc karaté. Mais, il y a aussi des personnes qui viennent hors de l’espace universitaire.
Le
Duc englobe plusieurs disciplines : football, basketball, handball, etc.
La plupart de ces disciplines lui ont valu de grandes satisfactions notamment
le basketball au niveau des hommes et
des dames leurs avec à leurs actifs au moins une dizaine de coupes et de
championnat du Sénégal.