Le foyer du Cesti a accueilli ce mercredi l'économiste Ndongo Samba Sylla dans le cadre des carrefours d'actualité qu'il organise. Le thème de cette rencontre était :l'émergence en Afrique, cela dans un contexte ou certains pays comme le Sénégal se sont doté d'un plan d'émergence d'ici 2035.
Ce concept si cher à certains dirigeants africains à été employé pour la première fois en 1981.Selon Ndongo Samba Sylla, quant on parle de pays émergents,cela renvoie aux Brics (Brésil,Russie, Chine, Inde et l'Afrique du Sud) et aux pays industrialisés.
Ce sont des médias comme The Economist, qui furent les premiers à évoquer l'émergence du continent africain. Cela grâce à la main d'oeuvre abondante et surtout à aux ressources naturelles dont regorge le continent.Avant on parlait plutôt de la marginalisation de l'Afrique mais, aujourd'hui, la donne à changer car, au moment ou les pays européens régressent, le continent africain ne cesse d'afficher un fort taux de croissance.
Cependant, l'émergence de l'Afrique se heurte à des difficultés d'ordre d'économique. Le continent de par sa croissance est très dépendant du prix des matières premières sur le marché international.En plus de cela, cette croissance ne bénéficie qu'à une minorité, ce qui la rend insoutenable au plan financier.En Afrique de l'Ouest par exemple le Francs CFA est un obstacle à l’émergence et nos banques ne financent pas l’économie autant-il faudrait
Selon, l’économiste, l’Afrique n’avance pas autant qu’il le vaudrait. Car, le PIB(produit intérieur brut) qui est pris en compte par les institutions financières internationales lors des de l'élaboration des statistiques,exclu les inégalités sociales et les dégradations de l’environnement. « En Afrique la plupart des pays sont dépendants du cours des prix des matières premières. Les économies africaines sont dynamiques mais, elles sont très instables et très volatiles »ajoute-t-il.D'ailleurs, il précise d'entre 1960 et 2000, les pays africains ont essayé de rattraper la croissance perdue lors des plans de réajustement structurels.Si l’Afrique doit émerger, cela ne sera possible que dans le cas d’une intégration politique pan africaniste.
Ndongo Samba Sylla s'est également prononcé sur le Plan Sénégal Émergent (PSE). Selon lui, le PSE ne date pas de l'accession de Macky Sall à la magistrature suprême. C'est en 2004, que l'actuel chef de l'Etat alors premier ministre avait employé pour la première fois le concept d'émergence.
Pour l'économiste,les objectifs du PSE n’ont pas été atteints.Cela parce que le PSE est un plan non seulement clé en main, mais aussi c'est un plan qui n'est pas made in Sénégal. D’ailleurs,selon l'économiste à la fondation Rosa Luxembourg, ce plan souffre de lacunes conceptuelles.
Avec les objectifs de croissance de 7 à 8 percent d'ici 2035, le Sénégal risque atteindre à cette période le niveau de vie du Guatemala. En réalité, le Pse n'est dirigé que vers la promotion des Investissements directs étrangers. A long termes,il risque de mener le pays à un nouveau vers un plan d’ajustement structurel.
Ndongo Samba Sylla a également détecter deux anomalies dans ce plan: aucun pays émergent ne s’est doté d’un plan d’émergence. Les plans d’émergence dans nos pays ne nous disent de quoi nous allons émerger d’ici 2035.
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